À travers une lettre sulfureuse, Olivier Kamitatu et compagnie invitent Joseph Kabila à tirer les conséquences de la rupture totale du contrat de confiance entre le peuple congolais et le pouvoir, d’une part, et entre les institutions congolaises et la communauté internationale, d’autre part
Autorité morale et « actionnaire majoritaire » de l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), ancien secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo (MLC), ancien président de l’Assemblée nationale et actuel ministre du plan et de la révolution de la modernité, Olivier Kamitatu est compté parmi les frondeurs qui ont jeté le pavé dans la marre et indexé un régime décadent. Après avoir tourné le dos à Jean Pierre Bemba en 2006, il fait aujourd’hui sonner le glas contre Joseph Kabila en brossant, avec quelques leaders des regroupements et partis politiques de la Majorité présidentielle, un tableau sombre sur un pouvoir et un système politique dont il est l’un de grands profiteurs depuis 2003, grâce aux résultats politiques de l’accord de Lusaka : le dialogue intercongolais et la formule 1+4 qui l’acensèrent à la tête de l’assemblée nationale.
À travers une lettre sulfureuse, Olivier Kamitatu et compagnie invitent Joseph Kabila à tirer les conséquences de la rupture totale du contrat de confiance entre le peuple congolais et le pouvoir, d’une part, et entre les institutions congolaises et la communauté internationale, d’autre part.
Voici un extrait du pamphlet des frondeurs contre Joseph Kabila et la Majorité Présidentielle : «…après 15 années du pouvoir, (…) nous constatons aujourd’hui hélas un essoufflement qui se traduit par des faiblesses susceptibles d’annihiler les progrès réalisés. Le prouve à suffisance le rejet des velléités de révisions voire de changement de constitution par la grande majorité de la Communauté nationale, les violentes protestations de rue qui ont marqué l’examen de la Loi et conduit à l’abandon de l’alinéa 3 de l’article 8 de ladite Loi, ainsi que la difficile maîtrise de la situation sécuritaire à l’est du pays. Tout cela a malheureusement conduit à la rupture totale du contrat de confiance entre notre peuple et le pouvoir, d’une part, et entre nos institutions et la communauté internationale, de l’autre.
A la suite de cette lettre, Joseph Kabila a entamé, la semaine dernière, des consultations avec les autorités morales de regroupements, partis et personnalités politiques membres de la Majorité présidentielle dont Olivier Kamitatu (ARC), José Endundu Bononge (PDC), Pierre Lumbi (MSR) et Charles Mwando Simba (UNAFEC)
Face à cette situation délétère ou pour le moins défavorable à l’image de notre pays, en général et à celle du pouvoir en place, en particulier, la majorité présidentielle, déchirée par ailleurs par des contradictions et dysfonctionnements internes, n’a pas été capable de réagir comme famille politique. Bien plus elle ne semble plus en mesure de faire une nouvelle offre politique crédible qui lui permette de se réconcilier avec la majorité sociologique du pays.
Dans ces conditions, il échait de se demander si les réformes politico-administratives que l’on s’apprête à mettre en œuvre en ce qui concerne l’installation précipitée des nouvelles provinces, l’organisation très controversée des élections locales et municipales ne risquent pas d’aggraver la fracture nationale déjà observée et de planter le décor d’une crise politique grave et difficilement maîtrisable dans les jours à venir (…) »
A la suite de cette lettre, Joseph Kabila a entamé, la semaine dernière, des consultations avec les autorités morales de regroupements, partis et personnalités politiques membres de la Majorité présidentielle dont Olivier Kamitatu (ARC), José Endundu Bononge (PDC), Pierre Lumbi (MSR) et Charles Mwando Simba (UNAFEC). Il convient de signaler que c'est le patriarche Antoine Gizenga, secrétaire général du Parti Lumumbiste Unifié, qui a donné le ton de la contradiction au sein de la Majorité présidentielle par sa déclaration du 28 janvier 2015.
Claude Kazadi Lubatshi