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Grand témoignage

Ritha Yembe témoigne sur la barbarie de l’ANR vis-à-vis des activistes chrétiens

Ritha Yembe est à la fois responsable de la commission des jeunes et présidente de la chorale Chœur des Anges de la paroisse Catholique de la Résurrection à la commune de Lemba, quartier Salongo, d’abord, chargée de la communication du parti politique PKDS

Jeune congolaise vingtaine, Ritha Yembe est à la fois responsable de la commission des jeunes et présidente de la chorale Chœur des Anges de la paroisse Catholique de la Résurrection à la commune de Lemba, quartier Salongo, d’abord, chargée de la communication du parti politique PKDS (Parti Katumbiste pour le Développement et la Solidarité), ensuite et, enfin, assistante à l’université de Kinshasa à la Faculté de Lettres et Sciences Humaines.

Tombée plus d'une fois victime mauvais traitements de la part des services de sécurité fidèles au président Joseph Kabila lors des manifestations de révolte et de revendications sociopolitiques ces dernières mois, Ritha Yembe livre son témoignage à « cent Tambours Mille Trompettes », CTMT

"Fondé en 2016 sous le parrainage de Moïse Katumbi, le PKDS a pour objectif le changement et le développement de la RD Congo, la lutte contre la dictature et les injustices, conformément à sa devise Travail-Solidarité-Justice. En perspective du changement démocratique et de la rupture avec la chaîne de dictatures depuis des décennies, le PKDS s’est attribué la mission de mener des actions de sensibilisations et de mobilisations des jeunes"

"Je m’implique sans ménagement dans les actions visant la justice sociale et la liberté"

Personnellement, j’ai adhéré au PKDS en février 2017 et je suis chargée de communication de la Fédération du Mont Amba.  Mon travail consiste en l’organisation des actions de sensibilisation et de mobilisation des jeunes. Je suis une activiste politique dans mon secteur depuis  la désignation officielle du Moise Katumbi par le G7(regroupement politique de 7 partis) le 30 mars 2017 au titre de candidat à la prochaine présidentielle du 27 novembre 2017. Quelques mois après, les agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR) s’était mis à la recherche de toutes les associations et partis qui soutenaient Moise Katumbi. En avril 2017, nous avions pu réaliser que nous étions infiltrés par des agents de renseignement pendant nos différentes réunions du PKDS. En effet, nous avions changé de siège de nos réunions de N’Djili à Lemba, Quartier salongo, Righini.

Par ailleurs, ma double qualité de responsable de la commission des jeunes et présidente de la chorale des jeunes motive davantage mon engagement sociopolitique. Je m’implique sans ménagement dans les actions visant la justice sociale et la liberté. C’est dans ce cadre que j’avais reçu, afin de prendre des dispositions utiles, le communiqué transmis par le Comité Laïc de Coordination (CLC) fixant la période de la tenue d’une série de marches pacifiques de grande envergure du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018. J’avais le devoir de sensibiliser et mobiliser les jeunes à revendiquer le respect de l’application intégrale de l’accord politique du 31 décembre 2016, dite l’accord de la Saint sylvestre. Pour ce faire, j’avais convoqué des réunions stratégiques avec les jeunes quelques jours avant les dates de la tenue des marches pour prendre des dispositions utiles et donner des directives, notamment expliquer aux jeunes le but et l’importance de la marche organisée par le CLC, leur indiquer le lieu du rassemblement (par exemple la Paroisse de la Résurrection), la trajectoire, la destination, les outils ou symboles à apporter pendant la marche (Bible, chapelet, rameaux, …), le lieu de retour (À la paroisse, par exemple), afin de faire l’évaluation de la marche.  Ainsi, le jour de la marche, nous nous sommes rencontrés à la Paroisse de la Résurrection après la messe de 06h comme convenu au cours des réunions que nous avions tenues. Pendant le rassemblement, avant de débuter la marche, j’avais rappelé et précisé sur place certaines instructions et directives aux jeunes. Après, nous nous sommes mis en route. Placée en avant plan pour jouer le rôle de guide, j’entonnais les cantiques de louanges en agitant les rameaux à la main. Arrivés à la station Salongo/commune de Lemba, un groupe des policiers (les forces de sécurité lourdement armés nous avaient barricadés en refusant de nous donner le passage pour la poursuite de la marche.  Sans sommation, ils nous avaient dispersés au moyen des lancements des gaz lacrymogènes, sans manquer de nous dépouiller de fond en comble de tous les biens et avoirs. Pire, certains policiers tiraient à bout portant de balles réelles. Ce qui avait occasionné la mort sur le champ de deux membres de notre paroisse.  La série noire avait continué, du simple fait que les marches étaient programmes pour une période de 3 semaines. Malheureusement pour moi, lors de la marche du 31 décembre 2017, j’étais arrêtée par les agents de l’ANR. Peu après, avec quelques paroissiens, j’ai été acheminée au siège de cette agence dans la commune de la Gombe où nous étions détenus pendant trois jours, du 31 décembre 2017 au 02 janvier 2018. Nous étions détenus dans une petite cellule à grande obscurité sans installation sanitaire. Il n’y avait pas d’endroit et d’espace pour dormir.  Nous étions sérieusement torturés et privé de nourriture.   L’eau y était une denrée rare. Au troisième jour, après nous avoir pris les photos et enregistré nos coordonnées, la hiérarchie de l’ANR avait décidé de nous libérer en nous avertissant de ne plus nous revoir impliqués dans les différentes organisations du CLC et qu’ils peuvent bafouer les droits de l’homme ou nous tuer sans être inquiété.

Ils me diront que s’ils me voient ou m’arrêtent encore pendant les marches, ils me tueront sans procès, en me prévenant à l’occasion que nos marches ne feront pas partir Joseph Kabila du pouvoir

Deux semaines et demie après, lors de la dernière marche pacifique du CLC du 21 janvier 2018, en compagnie de quelques paroissiens, j’étais de nouveau arrêtée par les forces de sécurité au niveau du camp militaire Mobutu. Nous avions été conduits au camp militaire  Tshatshi dans la commune de Ngaliema. Nous y étions détenus, du 21 au 23 janvier 2018, dans un service spécialisé dans la torture corporelle.  Bref, nous étions enfermés dans une petite cellule noire, dans de mauvaises conditions et tabassés à mort. C’est en ce lieu de détention qu’à la deuxième nuit, moi et certaines paroissiennes avaient subi un traitement indigne et avilissant de la part des gardiens de la cellule. C’était vraiment le pire moment de ma vie. Nos nouveaux bourreaux m’avaient reconnue à partir des photos que les agents de l’ANR m’avaient prises à la première arrestation, lors de la marche du 31 décembre 2017.  Ils me diront que s’ils me voient ou m’arrêtent encore pendant les marches, ils me tueront sans procès, en me prévenant à l’occasion que nos marches ne feront pas partir Joseph Kabila du pouvoir.  Ils me répèteront avec un zèle exceptionnel qu’ils me tueront la prochaine fois et aucune organisation de défense de Droits de l’Homme va les inquiéter. Il convient également de souligner que, en ce dernier dimanche de revendication sociopolitique, les religieux n’ont pas été épargnés par la répression systématique et barbare infligée par les forces de sécurité jusqu'à l'intérieur des lieux de prière en vandalisant ces derniers : Thérèse Kapangala, une aspirante religieuse a été aussi tuée par balle dans la commune de Kitambo.


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