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Grand témoignage

Candidats à la Présidentielle 2016 en RD Congo : Kabila exclu, Bemba empêché, Tshisekedi incertain

 

Possibilité de l’émergence de nouvelles figures politiques dans les affaires publiques de la RD Congo : un nouveau chef de file  pour une nouvelle majorité présidentielle et un nouveau ténor de l’opposition politique issu de l’élection présidentielle de 2016

A moins de 18 mois de la tenue des élections présidentielles, les choses se dessinent et se précisent de plus en plus pour les trois plus grands candidats aux élections de 2006 et 2011 : Joseph Kabila Kabange, gagnant « contesté » de ces deux élections, Jean Pierre Bemba Gombo et Etienne Tshisekedi wa Mulumba, perdants déclarés par la Commission électorale indépendante (CEI) et la Commission Électorale nationale indépendante (CENI), respectivement en novembre 2006 et en décembre 2011. Des informations bien fouillées soutenues par une étude minutieuse sur les faits et gestes politiques ainsi que la santé physique, intellectuelle, psychologique, morale de ces trois grands acteurs politiques congolais indiquent la possibilité de l’émergence de nouvelles figures politiques dans les affaires publiques de la RD Congo : un nouveau chef de file  pour une nouvelle majorité présidentielle et un nouveau ténor de l’opposition politique issu de l’élection présidentielle de 2016.

Si les sénateurs, députés provinciaux et gouverneurs des provinces ont pu accomplir un glissement de plus de 3 ans de fonction sans mandat électif, il est quasi impossible voire extrêmement dangereux pour Joseph Kabila Kabange de réaliser en « solitaire » son glissement au-delà de décembre 2016

S’agissant de Joseph Kabila Kabange, la constitution de la RD Congo du 5 février 2011, en son article 70, limite le mandat présidentiel à un seul renouvellement par la voie électorale. Aucune dynamique politique interne ou externe ne peut aujourd’hui occasionner le glissement de l’actuel et dernier mandat de Joseph Kabila Kabange, après le soulèvement populaire du 19 au 23 janvier 2015 à Kinshasa et à travers d’autres provinces de la RD Congo. Ayant constaté l’échec des recettes politiques découlant des concertations nationales, Joseph Kabila est à la recherche des béquilles pour assurer le soir de son règne, en sollicitant un dialogue pour lequel il s’impose en juge et partie, en réfutant toute implication de la communauté internationale. Pourtant, les Congolais savent que la Monuc devenue Monusco s’emploie au maintien de la paix et au retour de la stabilité de la RD Congo depuis plus de 15 ans dont plus de 14 ans sous le règne du même Joseph Kabila Kabange, incapable d’assurer les meilleures conditions de vie et d’existence au peuple congolais. Il convient certainement de dialoguer pour assurer les meilleures conditions de déroulement des élections à tous les niveaux avec la médiation internationale ou une nouvelle version plus spécifique du Comité international d’accompagnement du processus et du cycle électoral 2015-2016. Si les sénateurs, députés provinciaux et gouverneurs des provinces ont pu accomplir un glissement de plus de 3 ans de fonction sans mandat électif, il est quasi impossible voir extrêmement dangereux pour Joseph Kabila Kabange de réaliser en « solitaire » son glissement au-delà de décembre 2016. En RD Congo et à l’étranger, une majorité écrasante se dégage contre sa candidature aux présidentielles en 2016 et un éventuel glissement de l’actuel mandat. 

 Il n’est pas constitutionnellement interdit que Joseph Kabila Kabange postule pour d’autres fonctions politiques dont celles de gouverneur de province, par exemple. Il pourra peut-être y être plus rentable ou moins médiocre qu’au sommet de l’État

Par contre, sauf erreur d’interprétation de notre part, il n’est pas constitutionnellement interdit que Joseph Kabila Kabange postule pour d’autres fonctions politiques dont celles de gouverneur de province, par exemple. Il pourra peut-être y être plus rentable ou moins médiocre qu’au sommet de l’État. Libre donc à Joseph Kabila Kabange de se présenter à tout le reste des élections, sauf à l’élection présidentielle. À l’échelle universelle, il deviendrait un exemple historique de patriotisme et  de franchise politique en postulant à un niveau inférieur qu’à la magistrature suprême. Par ailleurs,  Joseph Kabila Kabange ferait mieux de se prononcer solennellement sur les contours de la fin de son mandat à la tête de la RD Congo et d’ouvrir un débat libre et démocratique autour de sa succession à l’intérieur de sa famille politique. Cela étant, outre son titre et ses avantages constitutionnels de sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange pourrait bien s’adonner, après le 20 décembre 2016, - par la création d’une organisation philanthropique -, à l’encadrement scolaire et à la consolidation de la réinsertion sociale d’anciens enfants-soldats ayant marché et tantôt combattu avec lui durant sept mois  de l’Est du pays jusqu'à Kinshasa où l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) - dont il assure la succession politique et militaire - prenait le pouvoir d’État le 17 mai 1997. Par ailleurs, l’actuelle première dame Olive Lembe Kabila, une fois déménagée du palais présidentiel, gagnerait plus et en toute sérénité en intensifiant ses activités et actions de lutte contre les violences faites à la femme. Une façon de dire que les Kabila ne manqueront pas de job en RD Congo, s’ils tiendront au sursaut de patriotisme.

Son père, le défunt Jeannot Bemba Saolona, a été, non sans controverse,  un des plus magnétiques personnalités aux sérails politiques et des affaires de la RD Congo

Jean Pierre Bemba est potentiellement un candidat présidentiable. Cependant, à l’analyse de l’évolution de son complexe dossier judiciaire et, évidemment, son bas moral ainsi que son état psychologique de détenu, tout concourt pour son empêchement aux élections présidentielles de 2016. Sauf imposition d’une situation imprévue ou glissement collectif, recette sui generis du leader mystico-politique Kongo Né Mwanda Nsemi proposant une transition de 3 ans et le report des élections présidentielles.

Il est de notoriété publique que l’ancien vice-président chargé de l’économie et des finances de 2003 à 2006 fait partie des « fils à papa » des époques Mobutu et Kabila. Son père, le défunt Jeannot Bemba Saolona, a été, non sans controverse,  un des plus magnétiques personnalités aux sérails politiques et des affaires de la RD Congo. L’opinion congolaise et internationale se souviendra toujours du revirement spectaculaire de Jeannot Bemba Saolona du mobutiste du premier carré au Kabiliste propagandiste qui, dans le cadre de sa nouvelle job en 1999, demanda à son fils Jean-Pierre Bemba d’abandonner son aventure de rébellion MLC sans lendemain et de venir travailler pour le développement du pays aux côtés de Laurent-Désiré Kabila. Coup de théâtre : en 2003, Jeannot Bemba devint sénateur inscrit sur la liste MLC, qualifié par ce dernier d’aventure sans lendemain du moment où il tirait profit du juteux ministère de l’économie nationale. Étonnant, mais vrai. Une pratique honteuse toujours en vogue et encouragée même par une certaine population ignorante en RD Congo. La série de ce type de dramatisation politique est longue et sans fin : Kisombe Kiaku Muisi, grand homme d’affaire, excellent dealer, ministre des sports et loisir sous Mobutu déclara publiquement pince sans rire qu’il était Kabiliste plus que Laurent-désiré Kabila lui-même. Quoi de plus normal, un jour, un fils Kisombe devint plus Kabiliste que Joseph Kabila lui-même. Tel père, tel fils…De là comprendre également que tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. Bel avertissement séculaire de Jean de la Fontaine… 

Jean Pierre Bemba n’est pas à classer dans la lignée des « fils à papa travailleurs, excellents gestionnaires ou fins politiques », à l’exemple d’Ali Bongo au Gabon, de John Kennedy et Georges Bush Junior aux États-Unis, Martine Aubry (née Martine Marie Louise Delors) et Marine Le Pen, en France, Charles Michel et Jean Jacques De Gucht, en Belgique

Par ailleurs, selon des témoignages des personnes bien renseignées, diplômé de l’Institut catholique des hautes études commerciales (ICHEC), à Montgomery, Woluwe-Saint-Lambert, ancien stagiaire à la Citibank-Kinshasa, Jean Pierre Bemba n’est pas à classer dans la lignée des « fils à papa travailleur, excellents gestionnaires ou fins politiques », à l’exemple d’Ali Bongo au Gabon, de John Kennedy et Georges Bush Junior aux États-Unis, Martine Aubry (née Martine Marie Louise Delors) et Marine Le Pen, en France, Charles Michel et Jean Jacques De Gucht, en Belgique. C’est bien Jean-Pierre Bemba qui eut conduit  Scibe Airlift à la faillite, à la grande déception de son père. Et, son attitude hautement va-t-en-guerre fragilisera et atomisera la branche politique du MLC.

Du traitement et de la vie de « Fils à papa » au prisonnier de la CPI

Très chouchouté et hautement protégé, Jean-Pierre Bemba avait toujours joui d’un particulier  avantage dans la vie par rapport aux autres millions de jeunes de sa génération ou de son âge en RD Congo et à travers le monde. Car, fils du célèbre politique, admiré du Marechal Mobutu et multi-affairiste Jeannot Bemba Saolona, qui fut, tour à tour, président de l’Association nationale des entreprises du Zaïre (ANEZA), président de la Convention nationale pour la reconstruction (C.N.R.D.), président de la Coordination pour la Démocratie et le Développement de la Nation (CO.DE.NA.), président de  l’Association Sportive de la sous-région d’Ubangi, vice-président de l’Amicale Sportive de Kinshasa ( A.S.K), président de la Fédération zaïroise du sport Automobile, Médaillé de Mérite Agricole, Chevalier de l’Ordre national du Zaïre, Chevalier de l’Ordre National du Léopard, Officier de l’Ordre national du Léopard, Commandeur de l’Ordre National du Léopard, Grand Officier de l’Ordre national du Léopard, Grand Cordon de l’Ordre national du Léopard, Commandeur de l’Ordre du Mérite Sénégalais, Chevalier de l’Ordre du Lion du Sénégal, Commandeur de l’Ordre national du Mérite Français, Commandeur de l’Ordre de la Couronne du Royaume de Belgique, Lauréat de deux Oscar de Manager Africain de l'année (distinction du Groupe Finances et Banques), Lauréat du premier Prix African Award (VII ème et IX ème éditions), du Trophée International de l'Industrie et de Commerce, du Prix de l’Institut International de Promotion et de Prestige de Genève, Oscar de développement (Groupe Finance et Banque) , Médaillé d'Or pour bons et loyaux services à la tête de l'A.N.E.ZA., détenteur d’ un Brevet d’honneur de béret rouge (parachutiste) des Troupes Aéroportées de l'Armée Française, Brevet d’honneur de béret vert (commando) du centre d'entraînement commando de CECODO-KOTAKOLI, citoyen d'honneur de la ville d’Atlanta aux États-Unis d’Amérique, citoyen d'honneur de la ville d’Amsterdam au Pays-Bas (sur proposition de l’avionneur Fokker – après avoir acheté 6 appareils fokker F 27-400 M), Chevalier de l'Ordre des Coteaux de Champagne en France, Chevalier de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin en France, etc. Le tout pour la grandeur et l’importance  à l’international de Jeannot Bemba Saolona et famille dont Jean-Pierre Bemba.

 Le jeune confident du président avait effectivement l’exceptionnel avantage d’aller et venir par les aéroports européens alors que Mobutu et les siens étaient frappés de refus de visa 

En plus, aux derniers jours de sa vie, frappé de l’ostracisme par les Occidentaux, le maréchal Mobutu avait fait de Jean-Pierre Bemba son principal confident, un conseiller spécial et multifonctionnel…une réelle béquille et un support pour faire le pont entre l’empire Mobutu et les maîtres du monde, mais également pouvoir rafler de fines bouteilles de vin dans des caves d’Europe, remplir dans les supermarchés européens des caddies de produits frais d’Ardennes que le maréchal président raffolait aux petits déjeuners. Tirant profit d’une réglementation de l’Association internationale des transporteurs aériens (IATA) qui exempte du port de visa à la frontière certains équipages, sur certaines destinations, à certaines conditions, Jean-Pierre Bemba traversait facilement les frontières européennes en tenue de commandant d’avion : il est pilote de Boeing et, en plus, détenteur d’un passeport brésilien, révèle une source digne de foi. Le jeune confident du président avait effectivement l’exceptionnel avantage d’aller et venir par les aéroports européens alors que Mobutu et les siens étaient frappés de refus de visa et que même les Bemba étaient indexés en Belgique et en France à la suite d’une affaire de faux-monnayage suivie par la police belge et relayée largement sur les télévisions belges.

Jean-Pierre Bemba sut parfaitement interpréter et transposer les faits et gestes du léopard-président au sein de son MLC-fait privé dont, depuis plus de 8 ans, l’essentiel des décisions fait parcourir jusqu'à plus de 8.000 km de Kinshasa pour arracher la signature ou le quitus prépondérant du chairman

Inséparable de Mobutu en retrait politique à Kawele, Jean-Pierre Bemba aurait bien assimilé les enseignements et les pratiques du guide éclairé, comme l’impose le mimétisme chez les humains, surtout chez les africains tradi-modernes. Jean-Pierre Bemba sut parfaitement interpréter et transposer les faits et gestes du léopard-président au sein de son MLC-fait privé dont, depuis plus de 8 ans, l’essentiel des décisions fait parcourir jusqu'à plus de 8.000 km de Kinshasa pour arracher la signature ou le quitus prépondérant du chairman, président à vie du MLC.  Le 23 juillet 2011, à la clôture du congrès pré-électoral, Thomas Lohaka, Omer Egbwake, Jean Lucien Busa, Ève Bazaiba et tous les membres du conseil des représentants du Mouvement de libération du Congo (MLC), se disant confiant de la libération imminente de leur leader par la CPI, avaient reconduit,  à l’unanimité, Jean-Pierre Bemba Gombo à la tête du parti pour un nouveau mandat de 5 ans en le retenant, par conséquent, comme l’unique candidat du MLC à l’élection présidentielle de novembre 2011. Il en est de même pour son codétenu Laurent Gbagbo qui, à l’issue du 3ème congrès extraordinaire de son parti politique, le 30 avril 2015, a été investi de nouveau président du Front populaire Ivoirien (FPI) dont il est le fondateur, à l’issue d’une élection à la base avec 99,64% : un score à la soviétique.  Les deux cas donnent globalement l’image de la démocratie à l’africaine où, entre autres, les présidents-fondateurs sont tacitement des présidents nationaux à vie fonctionnant en mode « Chef coutumier ».

Aucune fois, le mot élection n’est cité dans la galaxie des prérogatives éléphantesques et à caractère monarchique  dévolues à Jean-Pierre Bemba par ses camarades cofondateurs

On peut donc tout dire de saveur démocratique ou du caractère impersonnel du débat à l’intérieur de cet exceptionnel parti politique né armé. Cependant, le MLC est en réalité une affaire dont Jean-Pierre Bemba, pratiquant le métier des armes depuis 1991, est tout au moins l’actionnaire majoritaire ayant investi ses plus précieux énergies, risques, meubles et immeubles pour en tirer le plus gros des dividendes. Pour preuve, les statuts originaux du MLC, mouvement politico-militaire concentrent et centralisent excessivement le pouvoir en sa personne. Conformément à l’article 11 de ces statuts signés à Lisala le 30 juin 1999, parmi les quatre organes du partis figure en premier lieu le président, suivi du conseil politico-militaire de la libération, le secrétariat général, l’armée de libération du Congo (ALC). L’article 12 du même instrument juridique stipule que le président du MLC est le chef de la branche politique et le Commandant en Chef de l'Armée de Libération du Congo. Il définit la politique générale du Mouvement. Il est responsable de la Sécurité des Territoires libérés. Il convoque et préside les réunions de sécurité et les réunions du Secrétariat Général. Il approuve et entérine les accords avec les partenaires extérieurs. En tant que Commandant en Chef de l'ALC, le Président définit la politique générale des opérations et détermine les objectifs. Il approuve et signe les accords de défense avec les partenaires extérieurs. Il convoque et dirige les réunions de l'Etat-Major de l'ALC. Le Président assure la gestion du Mouvement. Il est assisté d'un Conseil Politico-Militaire. Après avis du Conseil Politico-Militaire, IL NOMME et DÉMET les membres du Mouvement. Aucune fois, le mot élection n’est cité dans la galaxie des prérogatives éléphantesques et à caractère monarchique  dévolues à Jean-Pierre Bemba par ses camarades cofondateurs. Ce qui expliquerait (1) sa pleine responsabilité dans les crimes perpétrés par les troupes de l’ALC à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, (2) des départs successifs (avec remorquage des militants) de trois secrétaires généraux dont son collègue de classe et cofondateur du  Parti, Olivier Kamitatu, et (3) le transfert du pôle de décision du MLC dans une des cellules de La Haye.

...réduire substantiellement la vie ou les activités de l’ancien collégien gâté et tribun tout feu tout flamme Jean-Pierre Bemba dans une cellule de 10 mètres-carrés pendant plus de 7 ans, c’est garder un jeune albatros dans la cage!

Ce qui précède permet d’imaginer réellement l’étendue du pouvoir et la large liberté de mouvement dont avait joui Jean Pierre Bemba pendant plus de 45 ans, sur terre, dans les airs, sur les eaux du fleuve, des océans et mers : lui-même conducteur des voitures les plus luxueuses et aux multiples fonctionnalités ou options, - son père, Jeannot bemba, a aussi été président de la Fédération zaïroise des sports automobiles-  aux commandes des yachts et autres embarcations légères, pilotes d’avions privé et de régulier de commerce... Il pouvait évidemment rêver d’un film le matin de soleil de plomb à Kinshasa pour le suivre le soir dans un géant cinéma à Bruxelles entouré par des blocs de neiges. D’une vie quotidienne en pompe, en grande liberté de mouvement, hautement délicieuse et aisée sur un territoire estimé à 2.345.409 kilomètres-carrés au minimum, réduire substantiellement la vie ou les activités de l’ancien collégien gâté et tribun tout feu tout flamme Jean-Pierre Bemba dans une cellule de 10 mètres-carrés pendant plus de 7 ans, c’est garder un jeune albatros dans la cage!

Comme tout être humain habité par des émotions et sentiments divers, Jean-Pierre Bemba devrait souffrir psychologiquement et moralement de l’isolement, du cloisonnement et du sédentarisme pénitentiaire

Comparativement aux prisons-mouroirs de la RD Congo dont celle d’Angenga, dans la province de l’Équateur, il est vrai que ses conditions de détention sont relativement meilleures dans le quartier VIP du centre pénitentiaire de la CPI situé dans une prison néerlandaise à Scheveningen - dans les faubourgs de La Haye. Cependant, malgré que sa cellule individuelle soit dotée d’un  bureau convenable, d’une télévision câblée, donne accès à une bibliothèque bien fournie, son public du 27 juillet 2006 au stade Tata Raphaël et l’animation les orchestres « Cultura pays vie » de Félix wazekwa et « Rive droite, classe K » de Karmapa, lui manquent. Comme tout être humain habité par des émotions et sentiments divers, Jean-Pierre Bemba devrait souffrir psychologiquement et moralement de l’isolement, du cloisonnement et du sédentarisme pénitentiaire.   Il y a certainement un manque à combler ou à substituer. Mais pas totalement, pour l’instant. Il peut se promener dans la cour de la prison ou aller à la salle de sport, rencontrer Laurent Gbagbo, Charles Taylors et, pourquoi pas,  Bosco Ntangada pour certainement parler de l’Afrique, de la région des Grands-Lacs, de la Côte d’Ivoire, de la RD Congo, du Libéria, de la vie politique internationale. Mais la chaleur de la RD Congo, de sa famille, des kinois et des Congolais lui manquera toujours plus profondément. Quoi que l’on dise ou spécule, Jean-Pierre Bemba serait diminué moralement et psychologique. Et la RD Congo de l’après apocalypse cinquantenaire Mobutu, Kabila I et II, n’a certainement pas besoin d’être reconstruite et stabilisée par la providence d’un ex-belligérant et détenu de la CPI pour crime de guerre et crime contre l’humanité pendant plus de 7 ans. Il est vrai que jusqu'à ce jour Jean-Pierre Bemba est présumé innocent tant que sa culpabilité n'a pas été établie. Mais, en tant qu’ex-belligérant, ne sachant fuir sa propre conscience, il se reprocherait de quelque chose, par moments dans sa cellule. A sa libération, sa prise en charge psychosociale serait la priorité des priorités, la principale thérapie pour lui-même avant de s’occuper pleinement de sa famille restreinte et, en dernier ressort, des problèmes de la nation.

 Il faudra ici souligner que si jamais, Jean-Pierre Bemba est reconnu coupable des faits lui reproché et condamné par la CPI, il devra restituer au trésor public congolais tous les émoluments lui versés en sa qualité de sénateur

Au demeurant, il serait maladroit et scandaleusement inapproprié  de comparer le cas de Nelson Mandela, prisonnier de « classe moyenne » du gouvernement ségrégationniste sud-Africain et victime de l’injustice institutionnalisée à celui de l’ex-belligérant Jean-Pierre Bemba, membre de la dévorante «bourgeoisie zaïro-congolaise » et présumé coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Devenu président de la République Sud-Africaine 4 ans après sa libération et Prix Nobel de la Paix en 1993, le très pacifique Mandela était pendant 27 ans prisonnier politique et d’opinion anti-apartheid contre lequel se battait presque toute l’Afrique.  

Encore, il faudra ici souligner que si jamais, Jean-Pierre Bemba est reconnu coupable des faits lui reproché et condamné par la CPI, il devra restituer au trésor public congolais tous les émoluments lui versés en sa qualité de sénateur par le gouvernement durant tout le temps qu’il a passé dans la cellule et sous contrôle de la CPI. Sauf erreur de notre part, au jour d’aujourd’hui, Jean Pierre Bemba a déjà encaissé plus de 500.000 dollars américains d’émoluments sans avoir siégé ou participé aux travaux de la chambre haute de parlement congolais. Heureusement, ce n’est pas de sa faute et de sa propre volonté, en tant que présumé auteur des crimes, il n’est pas frappé par l’article Article 110 de la constitution en vigueur qui stipule que le mandat de député national ou de sénateur prend fin par : (1) expiration de la législature ; (2) décès ; (3) démission ; (4) empêchement définitif ; (5) incapacité permanente ; (6) absence non justifiée et non autorisée à plus d’un quart des séances d’une session ; (7). exclusion prévue par la loi électorale ; (8) condamnation irrévocable à une peine de servitude pénale principale pour infraction intentionnelle ; (9) acceptation d’une fonction incompatible avec le mandat de député ou de sénateur. Jusqu'ici, Jean-Pierre Bemba a pleinement droit à ses émoluments et bénéficie des faveurs du glissement, comme tout le reste de sénateurs sans mandat du peuple depuis plus de 3 ans. C’est bien la mode politique en RD Congo.

 Il est visiblement probable que Jean-Pierre Bemba soit vite disponible à la nation congolaise

Le cours des événements ne lui est pas du tout favorable. Sa demande de libération provisoire a été rejetée. Bien pire, la date du second procès pour subornation de témoins a été fixée au 29 septembre prochain. Ces deux tristes nouvelles sont venues obstruer les espoirs de libération rapide de l’opposant congolais Jean-Pierre Bemba, détenu par la CPI depuis mai 2008. Il est visiblement probable que Jean-Pierre Bemba soit vite disponible à la nation congolaise. Sauf pour les personnes qui l’utilisent comme fonds de commerce politique, Jean-Pierre Bemba est en pleine forme et va bientôt recouvrer sa liberté pour sauver le Congo. Trop d’annonces de libération du chairman manquées ont fini par verser une bonne frange de ses fans et militants dans le désespoir. Il se dégage sans doute une certaine précarité pour l’avenir politique de Jean-Pierre Bemba. Même Norbert Tricaud, un avocat international qui connaît bien l’Afrique et le dossier Bemba, a reconnu que la mise à l’écart du sénateur congolais risque d’être encore longue. « Si au final, Jean-Pierre Bemba finira bien par être libéré, il n’y aura aucune décision, avant le printemps 2016 » estime l’avocat. Somme toute, Jean-Pierre Bemba serait empêché des élections présidentielles de 2016.

Bon nombre de ses cofondateurs, dirigeants et militants sont entrés en dissidence non sans visiter les couloirs et porter les symboles du Kabilisme, afin de participer à la mangeoire nationale

Entretemps, à la graBon nombre de ses cofondateurs, dirigeants et militants sont entrés en dissidence non sans visiter les couloirs et porter les symboles du Kabilisme, afin de participer à la mangeoire nationalende déception de la population congolaise, le MLC est aujourd’hui le parti politique le plus alimentaire du pouvoir Kabila. Bon nombre de ses cofondateurs, dirigeants et militants sont entrés en dissidence non sans visiter les couloirs et porter les symboles du Kabilisme, afin de participer à la mangeoire nationale. Un seul et exceptionnel cas de dissidence « idéologique » en sens inverse : le doublement élu député provincial en 2006 et député national en 2011 sous l’étiquette PPRD, Gerard Mulumba dit « Gecoco » a rejoint le MLC et, en récompense, est bombardé du titre de responsable de la jeunesse de la ville de Kinshasa pour son nouveau parti.

(La suite dans notre prochaine édition)

Claude KAZADI LUBATSHI


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