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Sous le projecteur

Les Aventures et méformes monétaires continuent en RD Congo: sort des pièces de Nouveau Zaïre et avenir du franc congolais

La démonétisation de 1979, les réformes monétaires du 23 octobre 1993 et du 30 juin 1998 ont chacune à son degré, donné libre cours à des monnaies inflationnistes, piégées et carentielles dès la phase de conception

Depuis son accession à l’indépendance, la RD Congo ne cesse d’être un terrain des expérimentations hasardeuses et suicidaires en matières économiques et politiques. Les tristes événements  économiques aux effets déstabilisateurs, démoralisateurs et démobilisateurs tels que la zaïrianisation de 1973, la radicalisation de 1974, les pillages du 23 septembre 1991 et du 28 janvier 1993 ont suscité des inquiétudes, des hésitations, de nombreuses interrogations, particulièrement de la part des partenaires extérieurs de la RD Congo.

Reconnu comme bien commun le plus utilisé au quotidien à travers le monde, la monnaie a favorisé, en RD Congo, l’exploitation à grande échelle  des populations par les dirigeants: la démonétisation de 1979, les réformes monétaires du 23 octobre 1993 et du 30 juin 1998 ont chacune à son degré, donné libre cours à des monnaies inflationnistes, piégées et carentielles dès la phase de conception. L’on se soucie valablement de savoir dans quels états d’esprit les décideurs congolais conçoivent, mettent en œuvre une démonétisation ou une réforme monétaire, avalisent l’émission de nouveaux billets de banque généralement à valeur faciale élevée, pour ne pas tomber dans l’expression maquillée “valeur faciale adaptée”. Actuellement, toutes les déclarations du gouverneur de la BCC,  revisitées et analysées, prouvent à suffisance que la monnaie nationale congolaise, le franc congolais, est à dessein sabotée, d’en haut, par les décideurs, et quotidiennement massacré, d’en bas, par bon nombre de ses utilisateurs.

 "Il est certain que si l’État peut déterminer la valeur nominale d’une monnaie, sa valeur réelle est finalement fixée par le public, par suite de son attitude à l’égard de la monnaie"

Pour rappel, la monnaie a un pouvoir sacré. Elle est devenue, il y a peu, un attribut de souveraineté nationale. Elle est également une institution nationale qui se forme et se transforme à travers l’histoire économique, politique et financière du pays. Aujourd’hui plus que jamais, la valeur de la monnaie repose sur l’opinion qui, par ses anticipations, sa confiance ou sa crainte, quant à la valeur de l’unité monétaire, peut occasionner des variations de celle-ci. Il est certain que si l’État peut déterminer la valeur nominale d’une monnaie, sa valeur réelle est finalement fixée par le public, par suite de son attitude à l’égard de la monnaie, comme l’affirmait A. Aftalion dans son ouvrage “Monnaie, prix et change” en 1914.

D’après le décret-loi n005/2002 du 07 mai 2002 portant constitution, organisation et fonctionnement de la BCC, cette dernière est chargée principalement d’assainir le système bancaire national, d’une part, et de favoriser l’insertion du pays dans les communautés économiques régionales et internationales, d’autre part. Elle jouit de l’indépendance dans le cadre de l’élaboration et la mise en œuvre de la politique monétaire. Elle est le banquier, le caissier de l’État et conseiller du gouvernement, en matière économique, financière et monétaire. Au regard de l’article 3 de ses statuts, la BCC remplit, entre autres, le rôle et a la compétence suivants: définir et mettre en œuvre la politique monétaire du pays dont l’objectif principal est d’assurer la stabilité des prix; émettre les billets et pièces ayant cours légal; assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale; détenir et gérer les réserves officielles de la république, etc.

A travers cette opération de lancement de quatre billets à valeur faciale élevée, la politique monétaire de la BCC laisse à désirer, notamment du simple fait que la date d’impression de billets de 1.000 Fc, 5.000 Fc, 10.000 Fc et 20.000 Fc est largement antérieure à la date de la mise en circulation de ceux-ci. Ce qui constitue visiblement une forme de thésaurisation contreproductive et injustifiable, une entorse à l’économie nationale congolaise. D’autant que, durant les sept années de thésaurisation, de nombreux projets de développement à effet multiplicateur souffraient de déficit budgétaire au pays.

Il n’est pas également aisé  au peuple congolais d’interroger, conformément au principe de continuité de l’État, l’institut d’émission et les autorités gouvernementales actuelles, afin d’obtenir une réponse claire et précise sur le sort réservé aux pièces de “nouveaux zaïres” frappées sous le gouvernement Birindwa

Aujourd’hui, le peuple congolais n’a malheureusement pas le droit de savoir combien a coûté le processus d’impression, de conservation et d’émission de ces nouveaux billets à valeur faciale élevée pour tirer des conclusions économiques plus objectives. Tout un secret d’État, une dépense de souveraineté  relevant du fonds secret de la république!  Au demeurant, jusqu’à ce jour, le coût de la réforme monétaire du 30 juin 1998 est classé dans le domaine d’interdits  vis-à-vis du peuple congolais. La transparence tant recommandée appartient à l’univers de l’impossible.

Il n’est pas également aisé  au peuple congolais d’interroger, conformément au principe de continuité de l’État, l’institut d’émission et les autorités gouvernementales actuelles, afin d’obtenir une réponse claire et précise sur le sort réservé aux pièces de “nouveaux zaïres” frappées sous le gouvernement Birindwa. A la suite de l’insuccès de la réforme du 23 octobre 1993, la monnaie métallique avait été disqualifiée de la circulation et renvoyée sans ménagement dans les coffres forts de la BCC. Beaucoup de congolais ignorant jusqu’à ce jour le sort réservé finalement à ces pièces métalliques qui ont énormément coûté au trésor public. Cette monnaie métallique a-t-elle été vendue au budget annexe ou à des tiers externes? Seule la BCC est habilitée à fixer le peuple congolais sur cette question monétaire. Car détenant et gérant les réserves officielles de la république.

La gestion des comptes de la république est  encore caractérisée par l’opacité, le déficit de communication publique et l’absence de suivi des opérations monétaires de grande envergure, à grand impact économique,

A titre illustratif, les nations de la zone euro avaient dans la plus grande transparence recyclé leurs monnaies nationales. “Le remplacement historique des douze monnaies nationales par l’Euro est le plus important changement monétaire jamais réalisé. Les 52 milliards de pièces frappées sous huit différentes dénominations ont nécessité 184.000 tonnes de cuivre raffiné, ce qui équivalait à 2% de l’utilisation annuelle en Europe en 2000. Au total, 260.000 tonnes de pièces ont été retirées de la circulation, afin d’être démonétisées. Ces pièces, qui contenaient approximativement 147.496 tonnes de cuivre, ont été fondues, recyclées et réutilisées pour la fabrication d’une vaste gamme de produits, allant de nouvelles pièces à différents produits industriels”. Il est bien indiqué que le développement durable repose sur l’optimisation complexe de nombreux facteurs, notamment le recyclage.

 

En ce qui concerne le lancement des billets à valeur faciale élevée, contrairement aux prestidigitations monétaires du gouvernement et de la BCC, les six facteurs suivants empêcheraient la stabilité du cadre macroéconomique du pays et la bonne santé du franc congolais: premièrement, l’intensification de la guerre à l’est du pays assortie d’un sentiment accru de haute trahison politico-militaire au sein de la population; deuxièmement, une crise post-électorale majeure engendrant le bicéphalisme au sommet de l’État (un président de la république à la Gombe et un autre à Limete présidentiel), l’hybridisme institutionnel durable (longue coexistence des institutions issues de la CENI et de la CEI), une instabilité politique répétitive débouchant sur l’amplification de la crise de confiance de la population vis-à-vis des institutions en place; troisièmement, les besoins  financiers croissants en dépenses de souveraineté, en rémunération du personnel institutionnel en phase de transition  et en organisation électorale prochaine; quatrièmement, le poids psychologique et les tracasseries de transports en commun ainsi que les préoccupations d’ordre environnemental occasionnés par l’exécution quelque peu désorganisée et désordonnée des travaux publics à Kinshasa – laquelle ville donne facilement le ton de contestation au reste des provinces - ; cinquièmement, les mentalités dominantes au pays très marquées par la radio trottoir avec grand pouvoir de diffusion à l’échelle nationale et internationale; sixièmement,  enfin, l’abandon manifeste du franc congolais par le président de la république traduit par le  déficit de parrainage, de mobilisation et de communication publiques: le président de la république, supposé pessimiste, quant à la politique monétaire du pays,  n’a initié aucun débat et n’a participé à aucun d’autre sur le lancement des billets à valeur faciale élevée, préférant communiquer avec la base par des personnes interposées, - pourtant “élu” au suffrage universel direct - , il n’a fait aucune déclaration ou accordé aucune interview,  n’a tenu aucun meeting populaire, aucune conférence de presse, encore moins un discours d’explication public sur le bien-fondé du lancement de ces quatre billets à valeur faciale élevée”.

"Malgré des apports financiers importants de la diaspora congolaise sur le matelas de devises étrangères du pays, la stabilité du franc congolais est visiblement hypothéquée, à la suite les prestidigitations du gouvernement et de la BCC"

Pratiquement, parmi les six facteurs précédemment évoqués, l’intensification de la guerre à l’est du pays, d’une part, et les besoins  financiers croissants en dépenses de souveraineté, en rémunération du personnel institutionnel, d’autre part, sont déjà soulignés comme motifs de dépassement budgétaire par le gouverneur de la BCC dans son rapport annuel de 2007. Le gouverneur de la BCC y affirme en ces termes: “ Depuis 2003, l’économie est en proie à une évolution erratique. En effet, de façon cyclique, elle est exposée, d’une part, à des chocs exogènes, notamment la guerre à l’est et les catastrophes de divers ordres. Ces derniers expliquent entre autres les perturbations monétaires et budgétaires aux 1er et 4ème trimestres de chaque année et, d’autre part, les ajustements parfois abrupts opérés entre les 2ème et 3ème trimestres”

Il convient aussi de signaler que l’instabilité politique, amplifiant, quant à elle, la crise de confiance de la population vis-à-vis des institutions en place, entre également en ligne de compte.

Face à la guerre qui prévaut à l’est du pays, le bicéphalisme au sommet de l’Etat rend pratiquement impossibles la mobilisation et la cohésion nationales sollicitées par le gouvernement congolais aux autres forces politiques et sociales du pays. Pourtant, la valeur de la monnaie en dépend substantiellement.

Somme toute, depuis juin 1998, les expérimentations hasardeuses de l’institut d’émission de la RD Congo sont lésion. En dépit de l’effacement rapide et presque complet de la première génération de l’éventail fiduciaire du franc congolais, des figures emblématiques de l’histoire ainsi que des richesses de la faune et de la flore  du pays, le gouverneur de la BCC ne se réserve pas d’avancer, entre autres motifs du lancement des billets à valeur faciale élevée, la « dédollarisation » de l’économie congolaise, pendant qu’il est lui-même auteur, opérateur et conseiller d’une réglementation libéralisant la détention et la circulation concomitantes du franc congolais et des devises étrangères sur toute l’étendue de la RD Congo, conformément au décret-loi du 31 janvier 2001. Malgré des apports financiers importants de la diaspora congolaise sur le matelas de devises étrangères du pays, la stabilité du franc congolais est visiblement hypothéquée, à la suite les prestidigitations du gouvernement et de la BCC.

 


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