Élections en Amérique et en Europe

Très certainement, Joseph Kabila, président à mi-mandat de la République démocratique du Congo, doit être heureux depuis quelques semaines...Il se frotterait longuement les mains. Ses bourreaux occidentaux Pauline Marois, François Hollande et Laurent Louis viennent d’être anéantis, à la suite des élections au Québec, en France et en Belgique. Son entretien en tête-à-tête, le 21 mai 2014 dernier à l’Élysée sous le coup de 15 heures, avec le deuxième nommé détendrait aussi son état moral et faciliterait ses calculs politiques…pour les deux ans et demi à venir. Mais pas  pour l’après 2016 !

PAULINE MAROIS, plus directe que prévu contre le régime de Kinshasa

Assermenté le 20 septembre 2012, Pauline Marois avait trouvé sur sa table de travail de petits, moyens et grands dossiers. Parmi ceux-ci, des dossiers urgents, vitaux et stratégiques dont la participation du Québec au 14ème Sommet de la Francophonie à Kinshasa, du 12 au 14 octobre 2012. Dans sa mallette de voyage, un lourd rapport assorti de la position du gouvernement québécois. Contenu de ce document publié, l’on comprendra vite que la France n’était pas la seule à s’être saisie du dossier des droits de l’homme en République démocratique du Congo. Aussitôt arrivée à Kinshasa, Pauline Marois avait fait son coup de gueule en précisant qu’elle n’aurait aucun entretien privé avec le président Joseph Kabila en raison de son sombre bilan sur la démocratie et les droits de l’homme. «Nous allons le saluer mais nous n'avons pas l'intention de le rencontrer. Mon ministre des relations internationales va cependant rencontrer son ministre des relations internationales. Nous croyons que ce président (Joseph Kabila NDLR) n'a pas respecté les droits démocratiques dans un Etat où nous croyons qu'il est essentiel de le faire. L'élection (présidentielle de novembre 2011 NDLR) a été entachée de beaucoup de contraventions... », a-martelé Pauline Marois à la presse.

 

Durant son séjour, à la veille de sa première rencontre avec Stephen Harper, premier ministre du Canada, Pauline Marois avait préféré rencontrer les partis de l’opposition congolaise dont certains l’avaient félicitée pour son refus de rencontrer le président Kabila. À la presse,  un ténor de l’opposition congolaise avait « apprécié l’attitude de Madame la première ministre Marois de ne pas cautionner des gens qui prennent le pouvoir par la force. »

Fidèle aux objectifs et aux lignes directrices de sa visite à Kinshasa, la première ministre Marois avait choisi de participer à une table ronde sur le thème de la démocratie et des droits de la personne en compagnie de représentants d'organisations non gouvernementales (comme Human Rights Watch) et des associations locales de défense des droits de l’homme. «Les démocraties en émergence doivent être soutenues par les démocraties plus avancées. À elles ensuite de poursuivre leur chemin selon leur propre conception de leur avenir, leurs valeurs. En étant présents avec vous, nous sommes partie prenante de cet idéal qui est la recherche de la démocratie.», a déclaré la première ministre du Québec. Sans remord, elle avait quitté la République démocratique du Congo sans solliciter une rencontre avec le président Kabila. Un coup dur sportivement accepté par le président Kabila, jugé non fréquentable par Pauline Marois.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le plus grand évènement du 14ème sommet de la Francophonie, c’est la première rencontre officielle de 25 minutes entre Stephen Harper, premier ministre du Canada, et  Pauline Marois, première ministre du Québec, le 13 octobre 2012 à Kinshasa,  à plus de 10 000 kilomètres d’Ottawa et de Québec et 23 jours après l’assermentation de Pauline Marois le 19 septembre 2012. Ils avaient abordé notamment la brûlante question de l’assurance-emploi. La toute première rencontre Harper-Marois en sol québécois n’a eu lieu que le 1er février 2013, plus de 4 mois après la nomination de Pauline Marois à la tête du gouvernement du Québec. Quoi de plus normal, les rencontres Harper et les successeur et prédécesseur de Marois ont été plus souhaitées, conviviales et ont toujours occupé une place de choix dans l’agenda de Harper.

  

L’ouverture d’une parenthèse sur les rencontres entre Harper et les différents premiers ministres du Québec vaut tout son pesant d’or. Harper, assermenté premier ministre du Canada le 6 février 2006, avait rencontré en privé, le 15 février 2006, soit 9 jours après,  Jean Charest, alors premier ministre du Québec. Financement des garderies et déséquilibre fiscal ont été à l'ordre du jour de cet entretien exploratoire. Une deuxième rencontre entre les deux personnalités avait eu lieu le 8 mars 2006 à Québec, soit 20 jours après la première rencontre. En l’espace de 30 jours, comptés à partir de la date de l’assermentation du gouvernement Harper, les deux personnalités s’étaient rencontrées deux fois dans la détente. Cependant, au 30ème jour de Marois au pouvoir, aucun communiqué officiel n’annonçait une éventuelle rencontre entre  celle-ci et Harper. Dans le même registre, le 24 avril 2014, soit 24 heures seulement après l’assermentation du gouvernement Couillard : Le premier ministre canadien, Stephen Harper, et son homologue québécois, Philippe Couillard, ont eu un premier tête-à-tête, à Québec. Une rencontre « cordiale » d'environ une cinquantaine de minutes, selon le Cabinet de M. Harper.  « C'est un secret de polichinelle : le gouvernement Harper est enchanté de l'élection d'un gouvernement fédéraliste majoritaire dans la Belle-Province », renseigne une certaine presse.  Les deux hommes ont parlé d'économie, de création d'emplois, d'infrastructures, de développement énergétique et de la stratégie maritime que M. Couillard souhaite mettre de l'avant. Visiblement, les relations entre la très souverainiste Marois et le conservateur Harper ont été glaciales et incertaines. Parenthèse refermée.

Heureusement pour le gouvernement Harper et le président Kabila, « le 7 avril 2014, dès la fermeture des bureaux de scrutin, à 20 heures, le ton de la soirée était donné: le Parti libéral du Québec avait pris une avance fulgurante et insurmontable, laissant loin derrière ses adversaires. Vingt-cinq minutes plus tard, le PLQ était proclamé gagnant. À 20h42, les libéraux savaient qu'ils formeraient un gouvernement majoritaire, offrant au Québec une stabilité politique pour les quatre prochaines années. », écrit un journal de la place.

Résultat final : 70 sièges pour le PLQ, contre 30 pour le Parti québécois, 22 pour la Coalition avenir Québec et 3 pour Québec solidaire. En d’autres termes, le PLQ avait réuni 41,4 % du vote, le PQ 25,3 %, la CAQ 23,1 % et QS 7,6 %.

Pourtant, début mars dernier, lors de l’annonce de ces élections, Pauline Marois affichait prématurément le ton et les airs des gagnants. « J'ai donc réuni le Conseil des ministres et nous avons pris les dispositions pour dissoudre l'Assemblée nationale et déclencher des élections générales. Ce sera maintenant à vous, aux Québécoises et aux Québécois, de trancher. Vous connaissez mon équipe, qui est très solide. Et vous me connaissez : je n'ai pas peur d'assumer pleinement mes responsabilités de chef du gouvernement. Tout est en place. Tout ce dont on a besoin, c'est d'avoir les moyens d'agir. Ce que je vous demande, c'est de nous donner ces moyens. Nous avons le plan. Nous avons l'équipe. Nous avons la détermination. Mon équipe est déterminée. Je suis déterminée », a conclu la première ministre. Pauline Marois pensait donc réunir au minimum 63 sièges pour obtenir la majorité au parlement et actionner plus facilement sa machine gouvernementale.

Curieusement, du début à la fin de la campagne électorale, aucun sondage n’avait classé le PQ en dessous du PLQ.  Toutes les agences de sondage du Québec prises en compte. Deux coude-à-coude entre le PLQ et le PQ suivi d’un creusage d’écart en faveur du premier parti. Pauline Marois avait reconnu sa défaite et, en conséquence, avait annoncé sa démission à la tête du PQ.

Joseph Kabila et son gouvernement ont aujourd’hui la chance de rencontrer Philippe Couillard, une nouvelle figure à la tête du gouvernement du Québec. Sauf qu’il est vrai que tous les premiers ministres du Canada et du Québec ont généralement un point de vue commun en ce qui concerne la démocratie, les droits de l’homme et la bonne gouvernance. Seules les formes ou les manières d’exprimer les choses font les différences. Wait and see, disent les Anglais!

FRANCOIS HOLLANDE aussi exigeant au départ face à Joseph Kabila

À Joseph Kabila, François Hollande donnait aussi du fils à retordre. Lui qui n’avait pas du tout caché ses positions sur la source anti-démocratique du pouvoir de Kinshasa. Avant et après son élection en mai 2012. Pas très pratiquant de volte-face, François Hollande a quelque peu frôlé l’inconstance et l’incohérence sur le dossier congolais. Très hésitant à effectuer le déplacement de Kinshasa, au nom du caractère « normal » de sa stature présidentielle défini, en présence des journalistes Laurence Ferrari et David Pujadas, lors de son débat contradictoire avec Nicolas Sarkozy, le 3 mai 2012, environ 6 mois avant la tenue du 14ème Sommet de la Francophonie à Kinshasa. Abordant magistralement ce chapitre, François Hollande avait fustigé les choix politiques, les méthodes de gestion, les conditions de nomination et les fréquentations de son challenger. Il avait, en effet, promis devant le peuple français et le monde entier qu’il sera un président complètement normal. Il est vrai que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, était lui aussi  hésitant à participer à ce grand rendez-vous de la Francophonie, en dépit de son succès lors de son adresse au Congrès congolais en mars 2009. L’opinion se souviendra à jamais de cet extrait de son discours : « L’Afrique aussi se trouve à un tournant. Car l’Afrique, on ne le dira jamais assez, n’est pas un continent à part, détaché des autres, enfermé dans je ne sais quel isolement. L’Afrique bat au même rythme que le reste du monde. Et le cœur de l’Afrique, il bat ici, en République démocratique du Congo! Et le Congo, plus encore que les autres Nations d’Afrique et du monde, a lui aussi rendez-vous avec son destin. J’ai conscience de la gravité du moment. Car je suis convaincu qu’aujourd’hui, dans cette région d’Afrique centrale, l’heure est venue d’écrire un nouveau chapitre de son histoire. C’est donc avec une grande émotion et un profond respect que je m’adresse à vous, les Représentants de la Nation congolaise. Je ne vous cacherai pas que c’est aussi pour moi un immense plaisir. Dès mon élection à la présidence de la République française, j’ai souhaité venir vous rencontrer. Car je ne suis pas venu saluer un pays comme les autres. Je suis venu saluer un pays que la France porte dans son cœur. Je suis venu saluer un géant! »

Hésitant  de venir dans un pays où les dernières élections ont été entachées de graves irrégularités et écartelé entre deux positions diamétralement opposées dans sa cour, François Hollande, tout en réaffirmant l’attachement de la France à la démocratie et à la lutte contre la corruption,  confirmera sa présence à Kinshasa un certain 27 aout 2012, afin de prendre part au Sommet de la Francophonie. Le pouvoir de Kinshasa s’en réjouissait, pendant que  l’opposition, très sure du boycott international de ce rendez-vous, avait déchanté. Pour se sauver la face et équilibrer le rapport de succès et de défaite entre le régime de Kabila et ses opposants, François Hollande rouvrit son agenda qu’il revit pour dégager de l’espace et pouvoir recevoir  l’opposition politique et la société civile.

Une quarantaine de jours après, François Hollande crée la surprise et embarrasse. Lors d’une conférence de presse commune tenue le 9 octobre 2012 à l’Elysée en compagnie de secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, il dénonce : « La situation dans ce pays (la RD Congo) est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition ».  «Cela n'a rien de surprenant. C'est juste une première approche des messages qu'il délivrera sur place», explique-t-on à l'Élysée, où l'on rejette toute idée d'improvisation. ». Glace et bouffée de chaleur dans l’entourage du président Joseph Kabila. 

Plus de peur que de mal.  Arrivé à Kinshasa le 13 octobre 2012, François Hollande s'est entretenu avec le président congolais Joseph Kabila, dans une atmosphère détendue, puis a rencontré en soirée l'opposant Etienne Tshisekedi, avant de quitter Kinshasa. Les droits de l'homme et la démocratie étaient au centre de tous ses entretiens, contacts officiels et médiatiques.

Un peu flatteur et passionné vis-à-vis du Peuple congolais comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy en mars 2009, dans l’introduction de son adresse à l’assistance au Palais du Peuple, Hollande déclare : « J’ai voulu me rendre personnellement, ici, à Kinshasa au sommet de la Francophonie. D’abord pour une raison simple. Je voulais témoigner du soutien de la France au peuple congolais qui aspire comme chaque peuple à la paix, à la sécurité, à la démocratie. Je voulais venir ici à Kinshasa, pour exprimer une nouvelle fois ma confiance dans l’avenir de l’Afrique qui est la jeunesse du monde. Je voulais venir ici, à Kinshasa, pour honorer cette belle et grande cause, qui s’appelle la Francophonie et qui nous réunit tous aujourd’hui, au-delà de nos sensibilités, de nos histoires, de nos différences…Et puis, la dernière priorité, c’est la démocratie. La francophonie doit porter la démocratie, les droits de l’Homme, le pluralisme, le respect de la liberté d’expression, l’affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants. Voilà les principes que les francophones doivent porter ! Mais nos valeurs, nos droits sont aussi de grandes causes que nous devons là aussi, comme francophones, avoir comme exigence »

Le XIVe Sommet de la Francophonie en RDC a été clôturé officiellement le dimanche 14 octobre 2012 par le président Joseph Kabila. Les chefs d'Etat et de gouvernement avaient adopté en fin de matinée la «Déclaration de Kinshasa». Malgré des tirs croisés sur son régime politique, Kabila restera à la tête du pays. Le 21 mai dernier, il a été reçu par François Hollande en tête-à-tête, à l’Élysée. Un signal assez fort et facilement perceptible par les esprits avertis. A L’Elysée, l’on prêcherait la modération…le prix d’y entrer baisse. Les airs sont peu expressifs et tout le monde devient fréquentable.

Un autre facteur du bémol chez  les socialistes n’a pas tardé à surgir : les maigres résultats aux Municipales 2014 du 30 mars 2014. Selon les résultats du ministère de l'Intérieur, à l'échelle nationale, au second tour des élections municipales, la droite remporte 45,91% des suffrages, la gauche 40,57%, l'extrême droite 6,84% et les candidats sans étiquette 6,62%. L’échec est cuisant avec une perte énorme dans le camp socialiste : « 10 villes de plus de 100 000 habitants, 40 villes de 30 à 100 000 habitants et 105 villes de 9 à 30 000 habitants. Seuls lots de consolation : la socialiste Anne Hidalgo (53,34%) qui a devancé son adversaire UMP Nathalie Kosciusko-Morizet (44,06%), devient la première femme maire Paris, où elle succède à Bertrand Delanoë. Roland Ries conserve la mairie de Strasbourg. A Avignon, où le Front national était arrivé en tête du premier, Cécile Helle fait basculer la ville à gauche. A noter aussi que Lyon, Dijon, Nantes, Lille, Rennes ou encore Saint-Denis-de-La-Réunion demeurent des bastions socialistes. Mais c'est à peu près tout », renseigne un journal de la place parisien. Aux mêmes élections, pendant que le parti présidentiel larmoyait sur son triste sort, le Front national se réjouissait de son gain de 11 villes. Le désaveu était donc plus que poignant pour le gouvernement et son « président normal » François Hollande.

Avec cette débâcle électorale historique pour le PS, Hollande doit s’efforcer à trouver des formules et stratégies politiques  de pointe pour recadrer et réussir les trois prochaines années de son quinquennat.  Jean-Marc Ayrault, précédant les évènements et reconnaissant sa part dans ce fiasco électoral, avait présenté sa démission et celle de son équipe gouvernementale. Selon la journaliste Laure Bretton, le conseiller de Jean- Marc Ayrault chargé de déposer la lettre de démission à l’Élysée était arrivé et reparti à pied. Personne n’en connait le motif. Un remaniement s’en était suivi avec un gouvernement dont Manuel Valls, ancien Ministre de l’intérieur, était chargé de conduire les affaires. D’après des sources dignes de foi, suite à cette défaite électorale, un début de fronde à quatre courants s’était dessiné dans les rangs socialistes. La série de malheur ne s’est pas arrêtée là : Cécile Duflot et Pascal Canfin les deux ministres écologiste de Jean-Marc Ayrault, au nom de la solidarité politique et statutaire à leur parti, avaient annoncé leur refus de participer dans un gouvernement dirigé par Manuel Valls que le coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon qualifie de « plus grand commun diviseur possible de la gauche ». Une note remarquable : Segolène Royal, ancienne ministre et candidate malheureuse face à Nicolas Sarkozy aux présidentielles de 2007, fait son entrée dans ce gouvernement et tient le lourd portefeuille de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie. Visiblement, deux programmes présidentiels PS sont couplés pour concurrencer et surclasser le mandat unique de Nicolas Sarkozy. Des attaques ouvertes ont été enregistrées autour de la nomination de Segolène Royal. Entre autres commentaires sur le web, « Si S. Royal est ministre ET présidente de région, ça montrera à quel point les socialistes sont attachés au non cumul. Pour les autres », « Ségolène Royal nommée ministre de l'écologie : le recyclage d'ex, un beau geste écolo de la part de François Hollande. », etc.

Le cycle de tragédies électorales a curieusement continué pour François Hollande. Aux Européennes du 25 mai dernier, face à la victoire surprise du Front national passant de 6,34% à plus de 25% entre 2009 et 2014 et se plaçant, pour la première fois de son vieille histoire, en tête d’une élection nationale, le PS vient de subir de nouveau un revers cinglant avec un score historiquement bas, avec 13,98% des suffrages contre 16,8% en 2009. Loin derrière le Front National et l’UMP, il se classe en 3ème position et perd un siège au Parlement européen (13 sièges au lieu de 14). Après l’échec des municipales, cette nouvelle défaite aux européennes confirme l’impopularité grandissante de François Hollande et affaiblit davantage le PS. Et Élysée comme Matignon risquent de devenir passoires pour n’importe quel aventurier politique ou n’importe quel deal, sans manquer de brader les valeurs et les idéaux de la France.

LAURENT LOUIS, un « opposant » radical  à Joseph Kabila, diminué

Ce 25 mai 2014, sera doublement une date porte-bonheur au régime de Kinshasa. En France et en Belgique, ses détracteurs sont anéantis proprement par la voie des élections. En cette même date, la Belgique a, elle aussi, organisé ses élections régionales, fédérales et européennes. Le plus extrémiste opposant belge au président Kabila, le trentenaire Laurent Louis n’aura pas la parole à l’hémicycle belge pour la prochaine législature. Sauf, cas de recours gagnant. À la lecture des résultats de l’élection fédérale, Laurent Louis, un indépendant à la chambre belge, a fait naufrage. Incapable de sauver son siège, Laurent Louis n’a pas hésité, comme d’habitude, à tout mettre à plat en dissolvant son parti « Debout les Belges ».  Cependant, l’ancien député promet de rester actif et de continuer à mener le combat pour un système électoral « plus démocratique ». Sur sa page facebook, le président de Debout les Belges assure : « Dès à présent, notre mouvement citoyen quitte la scène politique pour s’engager dans la voie de l’information et de l’éveil des citoyens ».

L’ancien député indique dans une lettre destinée à ses partisans et publiée en début de l’après-midi du lundi 26 mai 2014 ce qui suit : « Nous n’avons pas à rougir de nos scores électoraux. En ce qui me concerne, je suis très fier de mon résultat personnel dans le Hainaut. » En dépit de sa défaite face aux candidats de son ancienne formation politique le Parti Populaire dans la plupart des circonscriptions wallonnes, Laurent Louis refuse de baisser pavillon en qualifiant de « particratique » le système électoral en application en Belgique et envisage une « véritable révolution ». Il ajoute : « Certes, nous avons perdu le combat politique, un combat qui était perdu d’avance mais nous n’avons pas encore perdu le combat de l’information et de l’éveil des Belges. ».

Par ailleurs, le résultat électoral de Laurent Louis n’est pas maigre. Il a recueilli un peu plus de 13.000 voix de préférence, soit un score supérieur à de nombreux candidats élus et parfois bien placés sur les listes. A l’arrivée, il est la 7e figure politique dans la province. A la lumière de ce résultat, l’on peut affirmer que Laurent Louis fera encore parler de lui…

Né en 1980 à Nivelles, Laurent Louis est une figure politique belge  bien suivi pour ses propos, sa méthode et ses démarches politiques atypiques. Transfuge du Mouvement Réformateur, il avait fait son entrée au parlement fédéral en 2010 sur la liste du Parti Populaire dont il a été le seul parlementaire. Cependant, six mois après les élections, il a été excommunié et  a continué à siégé sous l’étiquette d’indépendant. Par la suite, il avait créé le Mouvement libéral démocrate (MLD), qu’il dissout en janvier 2013 pour rejoindre quelques mois plus tard le parti Islam dont il sera de nouveau excommunié au bout de quelques semaines. Un mois plus tard, il fonde un nouveau mouvement, Debout les Belges qu’il vient de dissoudre après avoir perdu son siège lors de l’élection fédérale du 25 mai dernier. « Homme politique très controversé, Laurent Louis, traducteur-réviseur de formation,  se signale principalement par de nombreuses provocations, et par la diffusion de rumeurs visant diverses personnalités » dont Joseph Kabila.

En 2013, il a porté plainte contre Joseph Kabila et la journaliste Colette Braeckman après avoir été cité par les autorités congolaises pour sa soi-disant participation à un coup d’Etat manqué à Kinshasa. Sur les questions internationales, ses positions sont tranchantes et polémistes : « Il est le seul député à s'opposer à la participation de la Belgique à l'intervention militaire de 2011 en Libye ; toutefois, il n'a fait que s'abstenir lors du vote[67]. En 2013, il est le seul député à voter contre le soutien de la Belgique à l'intervention de la France au Mali[68],[69]. Au demeurant, son mouvement Debout les Belges réclame la sortie de la Belgique de l'UE et de l'OTAN, ainsi que « la fin de l'ingérence belge » en République démocratique du Congo[37]. Laurent Louis bénéficie par ailleurs de soutiens au sein de la population belge d'origine congolaise, où sa dénonciation du régime de Joseph Kabila est appréciée par certains ».

« Le 2 août 2012 de 17h00 à 18h00, le député belge Laurent Louis a été reçu à Limete Kinshasa par le Président Étienne Tshisekedi. Lors de l'interview qu'il nous a accordée à sa descente d'avion à l'aéroport de Bruxelles le vendredi 3 août 2012 en soirée, le parlementaire belge a déclaré avoir été impressionné par la personnalité du président élu de la RD Congo. Et que plus que jamais, les convictions qu'il avait se sont raffermies: Les maux qui rongent la RD Congo pourraient facilement disparaître avec un homme comme Tshisekedi à la tête du pays ». Laurent Louis, un personnage habile à la provocation politicienne et populiste!