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Grand témoignage

Spécial Burkina-faso : coup d’État militaire, terrorisme de rue et attaques ciblées à domicile

 

L’adresse du président de la transition Michel Kafando, tant attendue par la population ce samedi 19 septembre 2015, a été reportée à ce dimanche 20 septembre 2015

Avec l’implication des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), un nouveau coup d’État a eu lieu ce 16 septembre 2015 au Burkina Faso sous le contrôle et l’autorité du général Gilbert Diendéré qui  abroge toutes les institutions du pays. Les affrontements entre une frange de la population et le RSP ont déjà occasionné des morts et une soixantaine de blessés. Parmi les mesures conservatoire en faveur du coup de force, il a été signalé la prise en otage du président de la transition, Michel Kafando et son premier ministre, le colonel Isaac Zida. Le premier aurait été libéré pendant que le second reste gardé dans un endroit secret et introuvable.  De sources sûres, Radio Oméga a appris que le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme de la transition, Réné Bagoro et celui de la fonction publique Augustin Loada, détenus depuis le mercredi 16 septembre par le RSP, ont été libérés. Par ailleurs, l’adresse du président de la transition Michel Kafando, tant attendue par la population ce samedi 19 septembre 2015, a été reportée à ce dimanche 20 septembre 2015.

Au total, sur 22 candidats enregistrés, six avaient été recalés par le Conseil constitutionnel

Avant-hier, 18 septembre 2015, le général putschiste, Gilbert Diendéré avait annoncé qu'il organiserait bientôt des élections démocratiques. Mais il souhaite que tous les partis politiques y participent, y compris celui de l'ancien président déchu, Blaise Compaoré, dont il était chef des armées.  

Pour rappel, le 29 août 2015, le Conseil constitutionnel du Burkina Faso avait publié la liste provisoire des candidats à la présidentielle du 11 octobre prochain, excluant Eddie Constance KomboÏgo, candidat du parti du président déchu Blaise Compaoré. Au total, sur 22 candidats enregistrés, six avaient été recalés par le Conseil constitutionnel.

Sur la liste provisoire  des candidats retenus figurent Barry Tahirou, Bassolé Y. Djibrill, Diabré Zéphirin, Kaboré Roch March Christian, Kanazoé Adama, Natama Jean-Baptiste, Ouédraogo Ablassé, OuédraogoBoukaré dit Tintin, Ouédraogo Ram, Ouédraogo Yacouba, Sankara Bénéwendé Stanislas, Seré Serémé Saran, Toé Françoise, Tougma Victorien, Yaméogo Salvador Maurice et Zampaligré Idrissa. Pendant que les candidatures de Dicko Harouna, Ki Gyslain, Komboïgo Eddie Constance (Congrès pour la Démocratie et le Progrès, CDP), Ouédraogo Gilbert Noël, Tondé Roland et Zon Korotimi ont été rejetées.

Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’Alliance pour la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), avait aussi été exclu de la compétition présidentielle pour avoir été un grand allié au régime Compaoré.

En plus, le 28 août 2015, conformément à une loi votée en avril dernier, ce même Conseil constitutionnel avait déclaré "inéligibles" aux législatives 42 partisans de Blaise Compaoré qui avaient soutenu le projet de modification de la Constitution, afin que ce dernier se représente à sa propre succession.

Selon les partisans de CDP et certains observateurs de la vie politique au Burkina Faso, le coup de force fait principalement suite à la décision porteuse des marques d’exclusion et d’injustice rendue par le Conseil constitutionnel sur les candidats retenus aux élections présidentielle et législatives. Ce qui constitue, selon eux, une réelle entrave à la démocratie pour laquelle le peuple burkinabè avait évincé Blaise Compaoré du pouvoir en octobre 2014.

 Jean Baptiste Natama (...) a affirmé que « Les autorités de la transition par leur compromission et tricherie face aux principes de justice et de neutralité ont mis en péril le Burkina Faso »

Par ailleurs, une autre opinion avance que s’il est vrai que Blaise Compaoré et les siens ont été réellement désavoués par le peuple burkinabè fin octobre 2014, le Conseil constitutionnel aura donc commis une grosse erreur  d’écarter les pro-Compaoré parmi les candidats aux élections présidentielle et législatives d’octobre prochain. Car tous les candidats porteurs du système ancien incarné par Blaise Compaoré sont passibles à une sanction populaire sans appel. Ils ont plus la malchance d’être battus à plate couture à ces deux élections qu’aux autres élections locales et municipales.

Des sources concordantes laissent facilement croire que les résultats de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara en 1987 seraient le motif principal de ce coup de force

 Jean Baptiste Natama, un des candidats retenus pour l’élection présidentielle et ancien directeur du cabinet de Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente  de la Commission de l’Union africaine (union africaine), a affirmé que « Les autorités de la transition par leur compromission et tricherie face aux principes de justice et de neutralité ont mis en péril le Burkina Faso »

Cependant, des sources concordantes laissent facilement croire que les résultats de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara en 1987 seraient le motif principal de ce coup de force. Du simple fait que l’homme-orchestre de ce putsch, le général Gilbert Diendéré serait impliqué dans cet homicide ayant déstabilisé le pays et la conscience nationale des hommes intègres. Des voix concordantes soutiennent que ce n'est pas l'inclusion/exclusion qui a déclenché la crise, c'est le rapport de la Commission de réconciliation nationale et des réformes  (CRNR) qui en est la cause.

Gilbert Diendéré (...) C’est lui qui annonça  à la radio le coup d’État : « Il est 22 heures. Peuple de Haute-Volta, le capitaine Thomas Sankara vous parle… ». Et Thomas Sankara s’empara du pouvoir entre les mains de Jean-Baptiste Ouédraogo

Pourtant, originaire de la région de Yako, dans la province du Passoré, comme Thomas Sankara, Gilbert Diendéré avait joué un rôle majeur dans la prise du pouvoir le 4 août 1983   par les révolutionnaires en menant ses troupes jusqu’à Ouagadougou. C’est lui qui annonça  à la radio le coup d’État : « Il est 22 heures. Peuple de Haute-Volta, le capitaine Thomas Sankara vous parle… ». Et Thomas Sankara s’empara du pouvoir entre les mains de Jean-Baptiste Ouédraogo.

Dans un autre registre, les secrétaires généraux des ministères, les gouverneurs de régions et les greffiers en chef se mettent du côté de Cherrif Sy, président du Conseil national de la transition, et refusent d'assurer la gestion des affaires étatiques tout en demandant le départ immédiat du pouvoir terroriste et de ses troupes. En sa nouvelle qualité de président de la transition par intérim, Cherrif Sy a, avant-hier 18 septembre 2015, demandé aux secrétaires généraux des ministères, aux gouverneurs, aux hauts commissaires et aux préfets à rester vigilants et à se mettre à la disposition de l’autorité jusqu’à ce que le président de la transition, SEM. Michel Kafando, soit dans la mesure d’assumer ses fonctions. 

Incontestablement, le Burkina Faso est à nouveau plongé dans le chaos. Les dégâts sont importants en vie humaine et en matériel. Les hôpitaux sont pris d'assaut par des cas d’urgence pendant que la majorité d’habitants restent cloîtrés chez eux.

Sur base de renseignements mensongers et fausses rumeurs,  Jean-Baptiste Natama a été victime d'une attaque à son domicile par des adeptes de la violence politique. Il y a eu vol, pillage et incendie avec importants dégâts matériels. À l’occasion, au  nom de la tolérance, il a lancé un appel au calme à ses partisans, partenaires, parents et amis à observer le calme et à ne pas céder à toute idée de vengeance. De nombreux domiciles ont été violés et pillés à travers Ouagadoudou. D’une manière générale, beaucoup d’actes de violation grave des droits de l’homme ont été enregistrés à travers le pays, en privé et publiquement. Les organisations de la défense des droits de la personne sont déjà à pied d’œuvre. Elle collecte des cas et identifient les victimes, leurs familles ainsi que des témoins, afin de permettre à la justice de mieux s’occuper des coupables et leurs complices.

Le pays des hommes intègres est curieusement à son cinquième coup d'État militaire, depuis le soleil des indépendances en Afrique!

Les peuples africains sont solidaires au vaillant peuple burkinabè qui ne mérite aucunément cette dramatique situation en pleine 21ème siècle. De nombreuses réactions sont enregistrées au sein de la communauté internationale. L’Union Africaine n’y va pas par le dos de la cuillère et a pris des mesures de restriction rigoureuses contre le CND de Gilbert Diendéré qualifié de groupe de terroristes, y compris des sanctions ciblées sur tous les membres du CND : gels des avoirs extérieurs et interdiction de voyager hors du Burkina Faso. La CEDEAO, la France et les USA ont emboité le pas à l’Union Africaine et font preuve de la même intransigeance en édictant aussi des sanctions à effet immédiat. 

Au plan diplomatique, des tractations se poursuivent à l'hôtel Laïco, à Ouagadoudou, sous la médiation de la CEDÉAO co-présidée par Boni Yayi, président du bénin et Macky Sall, président du Sénégal

Condamnant également le coup d’État militaire au Burkina Faso, la Suisse a décidé de suspendre son aide directe allant aux autorités gouvernementales, qui s’élève à environ onze millions de francs suisses par an.

Au plan diplomatique, des tractations se poursuivent à l'hôtel Laïco, à Ouagadoudou, sous la médiation de la CEDÉAO co-présidée par Boni Yayi, président du bénin et Macky Sall, président du Sénégal.

À l’intérieur de Burkina Faso, à Ouagadougou, Ouahigouya, Banfora, Bobo-Dioulasso, Yagma, le matin, le jour comme la nuit, les manifestants continuent à s’organiser et s’insurger contre la junte dirigée par le général Gilbert Diendéré. « Le Balai citoyen » a tient son meeting et son sit-in ce dimanche 20 septembre depuis à 8 heures de Ouagadougou à la place de la Révolution pour exiger : (1) la dissolution immédiate et sans condition du RSP, le désarmement et le cantonnement des soldats hors de Kosyam, (2) le statut quo sur les décisions du Conseil constitutionnel concernant les élections, (3) l’arrestation de Gilbert Diendéré, chef des terroristes et (4) le rétablissement sans délai des autorités de la transition. De son côté, afin de démontrer aux yeux de la communauté internationale la détermination de la population de braver les putschistes,« le mouvement « Les Patriotes du Faso » a mobilisé et rassemblé des   patriotes à partir de 8h00’ ce 20 septembre 2015 pour un sit-in devant l'hôtel Laïco où l’annonce d’une bonne nouvelle a été promise par le doyen de la médiation de la CEDÉAO et président du Bénin, Boni Yayi qu’accompagne Macky Sall, président du Sénégal. Voici quelques propositions des différents délégués à ces tractations : (1) Libération immédiate et sans condition des détenus et revenir à l'ordre constitutionnel (2) Revoir la question d'inéligibilité et laisser tout le monde participer à la compétition politique, (3) Dissolution du RSP sans condition, (4) Arrêt immédiat de tueries par les terroristes qui tire et enlève les leaders d'opinions, (5) Retrait de tous les militaires dans la transition, (6) Tenue des élections le 11 octobre , dans le cas échéant 30 jours au plus après la date du 11 octobre, (7) Laisser la question de la dissolution du RSP au futur président élu, proposition de Gilbert Diendéré, (8) Libération de tous les prisonniers pro-CDP et (9) Garanties de sécurité par les responsables et éléments de la RSP,

Ouédraogo Sibiri dit Oscibi Johann, artiste musicien et activiste membre du mouvement de la société civile « Le balai Citoyen », a été blessé aux premières heures des manifestations

Taxé de terroriste, déclaré persona non grata et expulsé par les autorités congolaises (Kinshasa) en mars dernier, Ouédraogo Sibiri dit Oscibi Johann, artiste musicien et activiste membre du mouvement de la société civile « Le balai Citoyen », a été blessé aux premières heures des manifestations, le mercredi  16 septembre au soir. Joint au téléphone il dit se porter bien et que sa vie ne serait pas en danger. Oscibi Johann ajoute qu'il a quitté les urgences pour se mettre en sécurité. "Nous recevons en ce moment des menaces, mais même si on doit mourir, on mourra" a-t-il conclu.

Dans une déclaration publique signée le 17 septembre 2015 par son président Urbain Ouédraogo, le Centre d’information et de formation en matière des droits humains en Afrique (CIFDHA) a condamné le coup de force, l'interruption du processus électoral et les violations aux droits humains constatées depuis le 16 septembre dernier.

Enfin, par milliers, à travers les rues et places publiques, des Burkinabè  de l’étranger ont relayé et amplifié la flamme de la contestation contre la junte au Canada, en France, aux États-Unis d’Amérique, plus précisément à New York au siège de l'ONU.

Par Claude Kazadi Lubatshi

 

  


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