D’après les messages véhiculés hier sur les réseaux sociaux et par les MMS et SMS, le peuple contestataire n’est pas porteur d’un projet de dialogue ou de compromis avec un régime qui ne saura jamais respecter ses engagements
Au-delà d’une simple contestation contre la modification de la loi électorale, le soulèvement populaire réprimé de manière barbare par la police kabiliste hier lundi 19 janvier 2015 est une expression claire du ras-le bol du souverain primaire : le régime Kabila est plus que jamais désavoué.
Trois premières conclusions tirées du soulèvement populaire à Kinshasa : la reprise du gouvernail par le peuple, d’abord, double échec d’Évariste Boshab, secrétaire général du PPRD et ministre de l’intérieur, ensuite, interdiction aux sénateurs de siéger au nom du peuple congolais, enfin.
Premièrement, depuis hier 19 janvier 2015, Kinshasa est sous contrôle d’un peuple animé par l’idéal révolutionnaire. D’après les messages véhiculés hier sur les réseaux sociaux et par les MMS et SMS, le peuple contestataire n’est pas porteur d’un projet de dialogue ou de compromis avec un régime qui ne saura jamais respecter ses engagements. Dans les jours à venir, sur l’ensemble du territoire congolais pourra s’étendre pleinement ce mouvement de contestation, soutenue par l’opposition, sollicitée et alimentée, des semaines avant, au niveau de la diaspora congolaise. Une chose est certaine : tous les acteurs, partis et regroupements politiques qui visent leur positionnement égoïstes en dehors de l’idéal révolutionnaire rencontreront l’opposition du peuple longtemps clochardisé. C’est sûrement à ce peuple contestataire que revient aujourd’hui le gouvernail dans le déroulement des activités quotidiennes à Kinshasa.
Double échec du très controversé "professeur" Évariste Boshab dont les bureaux sur le campus de l'Université de Kinshasa ont saccagés par les manifestants, en majorité des étudiants
Deuxièmement, double échec du très controversé "professeur" Évariste Boshab dont les bureaux sur le campus de l'université de Kinshasa ont été saccagés par les manifestants, en majorité des étudiants: toujours à Kinshasa, capitale de la RD Congo et siège des institutions dont le parlement, le PPRD, dirigé par ce dernier, et les autres partis de la Majorité Présidentielle (MP) n’y ont plus le soutien de la population. Même le rempart Palu n’a pas aussi fonctionné. Pourtant, dans l’actuel gouvernement, Joseph Kabila a réservé à ce parti politique une place de choix, afin d’empêcher ou d’étouffer, au besoin, des activités contre le pouvoir à Kinshasa et ses environs. Effectivement, le Palu n’a pas le soutien de la majorité des populations kinoises plongées dans une pauvreté et une misère indescriptibles. Par ailleurs, l’intervention musclée de la police vis-à-vis de manifestants laisse à désirer. Avec un bilan important en perte de vies humaines et blessés graves comptés parmi les étudiants, la police kabiliste a franchi le rubicond. Et, en tant que ministre de l’intérieur, Évariste Boshab a largement échoué dans sa mission fondamentale de protéger les personnes et leurs biens, par la prévention et l’intervention. Ainsi, par ces dérives du régime Kabila, la cohésion nationale devient quasiment utopique et le climat de paix pourrait longtemps être perturbé jusqu’au départ exigé de Joseph Kabila.
...les actuels sénateurs, dépourvus du mandat du peuple depuis plus de 2 ans, sont, en effet, interdits de siéger au nom du peuple congolais et invités à la démission collective
Troisièmement, le projet de la loi électorale modifiée a été soumis aux sénateurs pour seconde lecture. Étant donné que la population a exprimé de manière catégorique et pathétique son opposition contre cette démarche législative sur les prochaines élections présidentielles, les actuels sénateurs, dépourvus du mandat du peuple depuis plus de 2 ans, sont, en effet, interdits de siéger au nom du peuple congolais et invités à la démission collective. « Les sénateurs en déchéance » de l’opposition devront en premier donné le ton à cette démarche de haute portée patriotique et républicaine.
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