Pour sa part, en véritable homme intègre, le candidat Zéphirin Diabré a reconnu sa défaite face à son rival
Mardi 1er décembre 2015 vers 1 heure du matin de la capitale Ouagadougou, la Commission électorale nationale indépendante de Faso a déclaré le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) Roch Marc Christian Kaboré vainqueur, dès le premier tour, de l’élection présidentielle du 29 novembre 2015, avec 53,49% des suffrages exprimés. Selon les résultats provisoires proclamés, se placent derrière cet ancien premier ministre de Blaise Compaoré, notamment Zéphirin Diabré, le candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) qui totalise 29,65% et Tahirou Barry avec 3,09%. Sur les 5.517.015 inscrits, 3.309.988 votants ont été enregistrés avec 191.293 bulletins nuls. Soit un taux de participation de 60% selon la Céni. Constitutionnellement, ces résultats provisoires proclamés par la Céni sont soumis au Conseil constitutionnel qui dispose d’un délai de trois semaines pour rendre les résultats définitifs. Pour toute contestation, les candidats mécontents 
sont ainsi appelés à déposer leurs recours dans un délai de 7 jours.
Pour sa part, en véritable homme intègre, le candidat Zéphirin Diabré a reconnu sa défaite face à son rival Roch Marc Christian Kaboré et s’est rendu, sans tarder, au QG du nouveau président élu pour lui présenter ses félicitations. À l’occasion, les deux principaux candidats ont eu un entretien en privé.
Rock Marc Christian Kaboré devra impérativement relire le testament politique de Sankara, capitaliser les marques positives de Blaise Compaoré, sans manquer d’épargner complètement les Burkinabés des stigmates de la dictature de ce dernier
Après 25 ans de gestion partagée, de complicité bégayante et de relation tiède avec Blaise Compaoré, 
RMCK est ainsi appelé à contribuer véritablement à la poursuite de la vague du changement de gouvernance politique en Afrique, à donner une nouvelle image à l’élite burkinabé en inscrivant les Kaboré en lettres dorée dans les annales du pays des hommes intègres. RMCK devra impérativement relire le testament politique de Thomas Sankara, capitaliser les marques positives de Blaise Compaoré, sans manquer d’épargner complètement les Burkinabés des stigmates de la dictature de ce dernier.
Issu de l’ethnie mossie, catholique pratiquant, économiste de formation, marié et père de trois enfants, Rock Marc Christian Kaboré est le fils de Charles Bila Kaboré, un notable burkinabé qui a rempli successivement d’importantes fonctions publiques : conseiller technique du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité en 1961, trésorier général de la Haute-Volta et membre du Conseil économique et social, ministre des Finances d’octobre 1963 à décembre 1965, 
ministre de la Santé publique jusqu’en janvier 1966, Conseiller financier et secrétaire général de la présidence de la République jusqu’en 1975, vice-gouverneur de la BCEAO (Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest) jusqu’en 1982, avant d’assumer les fonctions de conseiller technique puis de secrétaire général à la présidence burkinabè, jusqu’à sa retraite, en 1985. À la lumière de ce qui précède, pour une certaine opinion, RMCK est né avec une cuillère en argent dans la bouche et a grandi sans inquiétude d’ordre matériel.
Dans un monde où la pauvreté et la misère font la règle et la « bourgeoisie », l’exception, il vaut mieux de ne pas trop s’éloigner du seuil de la vie moyenne et des populations rurales
qui l’ont installé au sommet du Burkina Faso
En dépit de tout ce qu’il pouvait obtenir d’un père opulent, RMCK vivait modestement avec son épouse et ses enfants. Comme il sait que, dans un monde où la pauvreté et la misère font la règle et la « bourgeoisie », l’exception, il vaut mieux de ne pas trop s’éloigner du seuil de la vie moyenne et des populations rurales qui l’ont installé au sommet du Burkina Faso.
