Partisans et opposants politiques s’accordent pour dire que « Monsieur » Parizeau était « un Homme d’État »

Québec, Canada, le 02 juin 201, Jacques Parizeau, cet économiste de London School of Economics (London, United Kingdom) et Premier Ministre du Québec entre 1988 et 1994, la seule province 100% francophone du Canada, est mort le 02 juin 2015, à l’âge de 85 ans. Paix à son âme! Les hommes politiques du Québec lui ont rendu et rendront, jusqu'à mardi 09 juin prochain à l'Église Saint-Germain d'Outremont de Montréal, un vibrant hommage. Partisans et opposants politiques s’accordent pour dire que « Monsieur » Parizeau était « un Homme d’État ». Il laisse derrière lui un héritage politique et économique dont les Québécois se souviendront encore au cours de prochaines décennies.

Parizeau est resté une figure emblématique du Québec politique. Ses sorties médiatiques étaient toujours prises au sérieux par les acteurs politiques de la province francophone

Sur le plan politique, les témoignages concordent pour dire que Parizeau se démarquait des politiciens Québécois en ce qui concerne la clarté des « arguments sur la souveraineté » même si son combat de faire du Québec un pays s’est soldé par un échec léger au référendum de 1995. Il avait alors démissionné de son poste de Premier Ministre du Québec et comme Chef du Parti Québécois. Malgré cette défaite amère, Parizeau est resté une figure emblématique du Québec politique. Ses sorties médiatiques étaient toujours prises au sérieux par les acteurs politiques de la province francophone.    

 Ces différents instruments économico-financiers sont devenus la fierté de la société Québécoise

Sur le plan économique, Parizeau n’a pas été que théoricien. Au contraire, il est le père de plusieurs innovations en vue de doter le Québec des instruments financiers pouvant stimuler sa croissance économique et son développement, et le sortir de la machine économique anglophone. C’est notamment la nationalisation des mines, d’Hydro-Québec, et la création de la Caisse de Dépôts et Placements Québec. Ces différents instruments économico-financiers sont devenus la fierté de la société Québécoise.

On pourrait penser que Parizeau est pour le Québec, ce que « Etienne Tshisekedi » est pour la République Démocratique du Congo. Si pour le premier, c’est le Québec d’abord! Pour le second, c’est le peuple d’abord!

Quelles leçons?    

Pour les pays africains en quête de la souveraineté, le combat de « Monsieur » Parizeau pourrait inspirer. On pourrait penser que Parizeau est pour le Québec, ce que « Etienne Tshisekedi » est pour la République Démocratique du Congo. Si pour le premier, c’est le Québec d’abord! Pour le second, c’est le peuple d’abord!

Une deuxième leçon, c’est que les hommes politiques en Afrique noire doivent toujours se poser la question suivante : « Serais-je immortelle? » ou « Serais-je oublié aussitôt que je suis enterré? ». Pour répondre à ces questions, les politiciens devront de remettre en question et méditer sur l’héritage politique, économique et financier qu’ils lèguent à leurs sociétés.

En tant qu’humain, il ne faut jamais se réjouir de la mort de quelqu’un. Mais il est arrivé des circonstances en Afrique où les populations fatiguées par le dictats des hommes politiques qui n’avaient aucun bilan à défendre, ont plutôt célébré, avec champagne et musique, le décès des politiciens. À titre d’exemple, Mobutu est chassé par les rebelles en mai 1997, du village en ville, tout le monde a célébré la fin de 32 ans de dictature de Mobutu. Quelques mois plus tard, les populations célébreront en apprenant la mort de Feu Maréchal au Maroc. En janvier 2001, les réactions sont plutôt mitigées après l’assassinat de Feu Laurent-Désiré Kabila. C’est peut-être dû au fait que 4 ans au pouvoir ne laissait pas assez de temps pour semer l’amertume et la désolation dans les cœurs des RDCongolais. Lors de la mort d’Augustin Katumbi Mwanke le 12 février 2012, cet homme puissant et discret qui murmurait à l’oreille de Kabila, les mauvaises langues rapportent que certaines personnes ont célébré puisque libérées de l’emprise de ce puissant lobby national.

Les réalisations de « Monsieur Parizeau » doivent constituer une interpellation pour les hommes politiques en Afrique

Ensemble, ils doivent plutôt travailler pour l’émergence d’un leadership fort et courageux, capable de sortir l’Afrique du marasme économique et financier. Pourquoi ces « leaders » veulent être des « leaders des pays pauvres », ceux qui sont au bas de classement pour tous les indicateurs de développement humain, économique et social. Des pays où les maladies infectieuses et parasitaires sont très courantes. Là où toutes les maladies incurables (telles que VIH/SIDA) continuent à ravager les enfants et les jeunes. Pourquoi ne pas s’arrêter et réfléchir sur le type de leadership que l’on veut promouvoir en Afrique. À mon sens, « Monsieur Parizeau » doit nous inspirer.